vendredi 31 janvier 2014

Valérie Pécresse et le graphisme.



Quand j'ai lu le beau discours d'Aurélie Filippetti sur l'éducation à la culture visuelle des citoyens français et la reconnaissance des designers graphiques, j'avais envie d'y croire. Vraiment.

J'avais envie de croire que les ministres allaient enfin donner l'exemple en terme de commande publique pour les graphistes. Croire qu'il y avait encore un peu d'espoir en France pour ma profession. 

Mais hier soir, Valérie Pécresse, ex Ministre  de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a fait retomber ma lueur d'espoir comme un soufflé sortit trop tôt du four. Pour elle, 0€ pour un logo de région, c'est trop une "bonne idée !" :



0€ d'argent public pour son salaire. En voilà une bonne, d'idée !

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Pour aller plus loin :

Merci à Zelda d'avoir partager le billet de Klaire qui explique très bien la situation.

vendredi 17 janvier 2014

Graphisme en France 2014 - une identité plurielle




Voici une bonne nouvelle pour cette année 2014 !

L'évènement a été annoncé depuis quelques mois déjà, mais il est toujours bon de se rafraichir la mémoire le jour J : cette semaine a débuté l'événement Graphisme en France 2014 ! Cette manifestation est proposée et animée par le ministère de la Culture et le CNAP à l'occasion du vingtième anniversaire de la revue Graphisme en France, et ce pendant toute l'année 2014 (plus d'infos sur l'événement en lui-même en bas de cet article).

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À travers ce billet, je voulais surtout parler de l'identité visuelle de cette manifestation. Elle a été réalisée par Benoît Santiard et Guillaume Grall, membres de Building Paris. La première question qui me vient à l'esprit lorsqu'il il faut créer une affiche ou un signe visuel pour parler du graphisme est : comment figer visuellement une pratique aussi multiple, aussi diverse que celle du design graphique ? 

Le duo a su répondre à cette question en optant pour un signe pluriel : pour leur sigle, ils ont choisi non pas UNE mais DES typographies. Ils ont fait appel à une quinzaine de graphistes et dessinateurs de caractères* et ont utilisé leurs travaux typographiques pour constituer cette identité visuelle. Cette "boite à outils" typographique permet de moduler l'identité, laquelle évolue suivant les supports.
Le sigle est constitué de deux lettres : GF (Graphisme en France) et d'un cerne ovale, qui n'est pas sans rappeler les plaques de nationalité automobiles. Ce sigle évoque le territoire géographique que constitue le graphisme en France : l'ensemble de la scène graphique française, et toutes les manifestations qui auront lieu sur le territoire durant l'année 2014.

Le travail de Building Paris nous montre qu'une identité visuelle peut ne pas se résumer à un seul et unique logo. Un travail qui parvient à associer des typographies que l'on n'aurait jamais imaginées retrouver au sein d'un même support visuel sans dissonances.
Une identité réussie pour une manifestation qui promet de beaux moments graphiques tout au long de cette nouvelle année =)






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Pour aller plus loin...


D'autres identités visuelles dont le logo n'est pas figé en un seul visuel :

Pas de logo unique, mais une seule typographie (par Benjamin Gomez) et des bribes de phrases autour du mot "musée" et du thème de la danse.





Les graphistes, dessinateurs de caractères et studio qui ont participé à l'identité de Graphisme en France 2014 :

Emmanuel Besse, Thomas Bizzarri et Alain Rodriguez, Yorel Cayla, Maxime Fittes, Julia (Valerio Di Lucente, Erwan Lhuissier, Hugo Timm), Julien Lelièvre et Antoine Stévenot, Sandrine Nugue, Geoffrey Pellet, Jeremy Perrodeau, Émilie Rigaud, Thibaut Robin, David Vallance.


Au programme de Graphisme en France 2014 :

" Un numéro spécial du 20e anniversaire de la revue Graphisme en France. Une police de caractère proposée en libre circulation. La parution d’un Guide de la commande de design graphique. Des salons graphiques professionnels et un colloque international intitulé « Design graphique : les formes de l’histoire ».
Graphisme en France 2014 ne s’arrête pas la et soutient également de nombreuses manifestations hexagonales, notamment la Saison graphique du Havre, le Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont, le Mois du graphisme d’Échirolles ou encore les Rencontres de Lure. "(1)


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Sources :



mercredi 8 janvier 2014

Art Nouveau, Art Déco - Quelles différences ?


J'ai remarqué lors de conversations avec des amis qu'on confond souvent "Art nouveau" et "Art déco". J'ai donc ressenti le besoin de faire un point (qui semblera surement quelque peu simpliste pour les experts) sur les différences entre ces deux mouvements artistiques.

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Commençons par l'Art nouveau. Il est apparut AVANT l'Art déco, dans l'ordre chronologique. C'est un mouvement de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, qui correspond à la période de "la belle époque". Ses caractéristiques esthétiques sont avant tout les lignes courbes, la nature en général (les arbres, les fleurs, les animaux, les insectes, l'asymétrie...). 
Pour comprendre les conditions d'apparition de ce mouvement, il faut le replacer dans son contexte historique. Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle se développe le classicisme, un mouvement culturel, esthétique et artistique où l'on recherche l'équilibre, la mesure, la vraisemblance, la perfection à travers des productions inspirées des modèles de l'art antique. L'Art nouveau est une forme de contestation du langage classique et de ses codes. On refuse de continuer à imiter les modèles de l'art antique. On recherche à présent une forme d'originalité.
Sur le plan économique, le XIXe siècle est marqué par l'industrialisation. L'Art nouveau nait en réaction à l'industrialisation de la société, en prônant le retour de la nature dans l'Art, dans les objets du quotidien et dans la ville.
L'Art nouveau est considéré comme un "art total" : il touche au mobilier, à la joaillerie, à la peinture, à l'architecture, à la mode... Il se caractérise par des formes organiques, des volutes, des arabesques, des moulures souples, des courbes, et des décors de type végétal comme le nénuphar ou l'iris.

Pour résumer l'Art nouveau : "C'est à la Nature toujours qu'il faut demander conseil". Hector Guimard (architecte qui a réalisé les fameuses bouches de métro parisiennes), 1899.

Quelques artistes de ce mouvement : Mucha, Eugène Grasset, George Auriol, Émile Gallé, Jules Chéret, Victor Prouvé.

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Puis vint l'Art déco (après l'Art nouveau, donc !). C'est un mouvement du début du XXe siècle, que l'on peu aussi appeler "l'art des Années Folles". Les formes qui caractérisent ce mouvement sont beaucoup plus géométriques, plus sobres, plus simples que les formes de son presque-homonyme et prédécesseur, l'Art nouveau. Nait alors un retour à l'ordre, à la symétrie et à la sobriété, plus adapté aux nouvelles machines et à la vie moderne.
Un point intéressant concerne l'image de la figure féminine entre l'Art nouveau et l'Art déco. Alors que pendant l'Art nouveau la femme était représentée avec des formes rondes, des hanches, de la poitrine et de longs cheveux ondulés, la figure féminine de l'Art déco est beaucoup plus garçonne : moins de courbes, longiligne, sportive, les cheveux plus courts, des tenues à la mode. C'est une figure féminine résolument moderne qui émerge, en rupture avec les représentations artistiques classiques de la femme.
Il est nécessaire cependant de nuancer son propos concernant l'Art déco : il ne faut pas croire que l'on ne représente plus du tout la nature et que l'on oublie l'art traditionnel au profit de la modernité. Au contraire, on est soucieux de la tradition et l'on empreinte des motifs à l'Antiquité et aux siècles passés. Mais ceux-ci sont passés à la moulinette Art déco et sont donc considérablement épurés, voire géométrisés. En ce qui concerne la représentation de la nature, on ne voit plus de grandes tiges ondulées, mais plutôt des fleurs très stylisées, bien rangées dans des corbeilles. Les motifs que l'on rencontre le plus souvent à partir des années 20 sont des arcs-de-cercles, des engrenages, des rayons, pour traduire le mouvement et la vitesse (qui est l'une des conquêtes des Années Folles, avec les avancées technologiques dans l'aviation et l'automobile).

Pour resumer l'Art deco : Style moderne, symétrique, rectiligne, adapté aux nouvelles machines, aux nouveaux matériaux et aux besoins de la production de masse. "An assertively modern style [that] ran to symmetry rather than asymmetry, and to the rectilinear rather than the curvilinear; it responded to the demands of the machine and of new material [and] the requirements of mass production".(1) Bevis Hillier, historien.

Quelques artistes de ce mouvement : Raymond Loewy, Tamara de Lempicka, Antoine Bourdelle, John Wagner, Jaques-Émile Ruhlmann, Walter Dorwin Teague, Gordon M. Buehrig.

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Voilà, vous savez (presque) tout ! ;)

Vous vous en doutez, les influences et les contextes historiques (économiques, artistiques...) qui entourent ces deux mouvements sont beaucoup plus complexes que le raccourcis que j'en fais dans ce billet, mais celui-ci n'a pas vocation d'être exhaustif. Il s'agit simplement de permettre à des personnes qui ne connaissent pas la différence entre ces deux mouvements de pouvoir les distinguer, et de pouvoir suivre une conversation où les termes "Art nouveau" et "Art déco" sont employés.

Et si un bon exemple vous parle mieux qu'un long discours, voici une petite liste de productions provenant de ces deux mouvements artistiques.

Attention, beaucoup exemples sont issus des arts graphiques, car il s'agit du domaine dans lequel j'ai le plus de références .










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1. Hillier, Bevis (1968). Art Deco of the 20s and 30s. Studio Vista. ISBN 978-0-289-27788-1.

dimanche 5 janvier 2014

La force des posters typographiques

Hello =)

Le poster typographique est une affiche dont l'élément visuel principal est typographique (pas une photo ou une illustration). Pour nous montrer que l'absence de photos ou d'illustrations ne diminue en rien la force d'un poster, Type Only regroupe de très beaux travaux d'une centaine de graphistes du monde entier. 
Et ils ne sont pas avares chez Type Only : ils partagent régulièrement des travaux typographiques sur leur Tumblr (que je vous conseille de parcourir pour vous en mettre plein les mirettes).

Voici ma petite sélection non exhaustive :


Pas de deux, designed by Aron Filkey

End of Print, designed by Aron Filkey

M U M e, designed by Luke Donovan (2013)

#27 Prêmio Design MCB, submitted by Ralph Mayer 
and designed by Felipe Sabatini and Ralph Mayer (2013)

Hong Kong Summer Jazz Festival, festival identity submitted by Muuute 
and designed by Godwin Ng (2012)

Futurist Statement #1, designed by James Cotton (2013)

Kill the Darkness, poster made with matchbox ink submitted and designed by ATTAK

Ficciones Typografika, designed by Benoît Bodhuin
photo by Erik Brandt in Minneapolis, USA (2013)


Et vous, quels sont vos posters typographiques préférés ? =)

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Type Only, Unit Editions | Tumblr de Type Only