lundi 5 mars 2012

La lecture augmentée : innovations et complémentarités print/digital

Un tournant dans le monde de l’édition !
Le 18 janvier 2012 se tenait à la Cantine Numérique rennaise une conférence sur le thème de la "Lecture augmentée : innovations et complémentarités print/digital”, animée par Lorenzo Soccavo, enseignant et chercheur indépendant en prospective du livre et de l’édition. Une conférence qui visait a soulever la question du devenir de l’impression papier traditionnelle, mise en relation avec les nouveaux supports de lecture numériques (tablette, liseuse, ordinateur, smartphone…).
Lorenzo Soccavo, à l’aide de photos, de courtes vidéos de démonstrations ou de prototypes, démontrait à quel point il est important aujourd’hui de ne pas opposer les filières graphiques de l’imprimé à celles du numérique. Il appuyait son propos en expliquant que "l’innovation a toujours été motrice dans l’humanité, notamment en ce qui concerne l’apparition de l’écriture et le perfectionnement des dispositifs de lecture". L’homme n’a cessé de chercher, à travers les âges, à rendre la lecture plus aisée grâce à des dispositifs tels que la Roue à livre d’Agostino Ramelli (1588). Cette roue du livre était destinée aux chercheurs qui pouvaient, grâce à elle, arriver à consulter des ouvrages d’un même thème en basculant de l’un à l’autre, simplement d’un tour de roue. S’appuyant sur la technologie mise en place pour la roue à aubes, l’objet présentait plus d’une douzaine de livres, tous ouverts, et affichables. Une sorte de lecteur ebook, version XVIe siècle.
La Roue à livre d’Agostino Ramelli
Notre support livre se voit, pour la première fois depuis des siècles, complété par de tout nouveaux supports. Le papiel, ou papier électronique, est l’un d’entre eux. Il s’agit d’une technique d’affichage sur support souple, qui permet de reproduire des textes en noir et blanc, et tout récemment en couleur, sur un support qui se rapproche du papier conventionnel. Il n’est pas rétroéclairé comme un écrant LCD : il reflète la lumière tout comme une feuille de papier classique, et ne fatigue pas l’oeil. Il se lit peu importe l’angle sous lequel on le regarde, et ne produit pas de scintillement, ni de balayage comme un écran cathodique. Bref, un tout nouveau support qui relègue à première vu le papier traditionnel à l’équivalent d’un matériau comme la pierre, l’argile, ou le papyrus…

La conférence s’est clôturée sur la présentation du Li-Bel de Tassiana Costa, un marque page intelligent qui fait le lien entre le livre imprimé et l’univers numérique. Cet objet a retenu mon attention, car il utilise intelligemment la technologie du papiel sans pour autant renier l’objet livre et le papier traditionnel. Le Li-Bel se présente sous la forme d’unetablette équipée d’un écran tactile en papier électronique. Celui-ci vient s’associer au livre pendant la lecture et fournit des informations complémentaires au récit telles que des images, des sons, des vidéos, et des textes de références. 
Autrement dit, cet outil apporte un complément d’information au lecteur et donne au papierla richesse de l’hypertexte. Le Li-Bel peut continuer d’être consulté sans contact direct avec le livre. Il ne condamne pas pour autant les livres qui ont d’ores et déjà été imprimés avant même l’invention des méta-données et du papier électronique : les éditeurs peuvent reprendre les livres qu’ils ont déjà édité et les compléter grâce à du contenu multimédia évolutif.
L’hypertextualisation peut donc se définir comme une richesse qui offre de nouvelles potentialités au texte. Celui-ci n’est plus figé une fois imprimé, et chaque nouvelle lecture peut s’avérer être une nouvelle expérience si le contenu de l’hypertexte a évolué. La matière textuelle, émancipée du “carcan” de la page de papier, modifie notre façon de penser le livre. En tant que graphiste, “l’espace” dans lequel j’ai l’habitude d’intervenir me semble s’ouvrir a de multiples possibles.







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