Découvrant progressivement un engouement pour les réseaux sociaux et leurs nouveaux usages, j’ai décidé de parler cette semaine de l’un des géants des sites communautaires : Twitter.
Twitter, réseau social créé en mars 2006 par Jack Dorsey, a été pensé initialement pour permettre aux utilisateurs de décrire ce qu’ils étaient en train de faire via SMS, en témoigne son slogan d’origine " What are you doing ? ". Aujourd’hui, Twitter est un service de microblogage, permettant aux utilisateurs de bloguer grâce à des messages courts de 140 caractères maximum des phrases courtes, des photos et des liens. Outre cette concision imposée, la principale différence entre Twitter et un blog traditionnel réside dans le fait que Twitter n’invite pas les lecteurs à commenter les messages postés, mais à les rebloguer, ou “retweeter”.
Twitter est remarquable, par rapport aux autres médias sociaux populaires, par son respect absolu du principe " Keep it Simple, Stupid ", qui est tenu pour principal facteur de son succès. C’est d’ailleurs paradoxalement la critique négative qui lui est le plus souvent reprochée : ce site est considéré par la plupart des gens comme une perte de temps, et donc un outil inutile et stupide. Son créateur lui-même ne l’a pas conçu pour qu’il soit un site utile. C’est une constatation importante à mettre en regard avec ce qui va suivre.
En effet, Twitter a montré qu’il était un moyen de faire circuler l’information à une vitesse formidable. Pour des raisons techniques, les mises à jour de Twitter sont beaucoup plus rapides que celles des fils RSS ou des moteurs de recherche traditionnels. Par exemple, lors du séisme du 12 janvier 2012 en Haïti, les Haïtiens ont utilisé Twitter pour informer les autres utilisateurs de la catastrophe et demander de l’aide. Beaucoup d’autres exemples comparables peuvent être cités, et les dirigeants de Twitter s’en sont rendus compte… C’est de cette constatation qu’est né @twitterstories.
@twitterstories est un site web lancé en novembre 2011, une sorte de galerie répertoriant une petite sélection des meilleurs tweets où le site communautaire a joué un rôle important. Parmis les histoires les plus marquantes, nous retrouvons celle d’Okan Bayglen, un présentateur de journal télévisé, et les secouristes de l’AKUT, qui ont sauvé deux personnes piégées par un tremblement de terre en Turquie. L’un des abonnés d’Okan Bayglen lui a envoyé l’adresse des personnes qu’il a pu voir coincées par le tremblement de terre, et le présentateur à fait passer le message aux secouristes de l’AKUT qui se sont immédiatement rendus à l’adresse donnée. Ils ont pu sauver ces deux personnes.
Chaque petite histoire est accompagnée d’une carte permettant de situer géographiquement le lieu où s’est déroulé l’événement, et d’un tweet réel prélevé du flux incessant des tweets, sans modification, dans sa langue d’origine.
Ce site est sans nul doute un site de promotion de Twitter, qui répond ainsi à ses détracteurs qui lui reprochent principalement de n’exister que dans l’instantané et de ne pas créer d’échanges ou de rapports durables. Mais il s’agit également selon moi, d’un premier pas vers l’éditorial, et c’est cet aspect qui m’intéresse. On bascule de ce flux incessant d’informations très rapide, interactif, à un support qui extrait des morceaux de ce flux pour lui donner une nouvelle forme et mettre en valeur ces tweets : l’historicité prend petit à petit une place de choix dans les médias sociaux, en témoigne la Timeline de Facebook.
On constate un certain retour au tangible, le besoin d’avoir une visibilité de ses propres données, chose impossible si on se contente du flux d’actualité sur Facebook ou Twitter. Les réseaux sociaux sont, au final, basés sur des données (les amis, les vues, les “j’aime”, les commentaires…) qui méritent d’être mise en forme.
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